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Grâce à une production durable et conforme au marché, l’économie laitière suisse fournit une contribution essentielle à l’approvisionnement sûr de la population en denrées alimentaires. C’est la raison pour laquelle la Confédération soutient en autres la production laitière au moyen de contributions financières.

Mesures en faveur du marché laitier suisse en 2020

Le tableau ci-dessous montre pour quels produits des mesures et des instruments sont disponibles.
 

Produit Lait cruFromageBeurre  Lait écrémé  Lait en poudreLait de consommation, crème, produits laitiers frais
Mesure
Protection douanièreX-1XXXX
SupplémentsXX----
Obligation de déclarer la production et la mise en valeurXXXXXX
Contrats d’achat de laitX-----

Source: OFAG
1 La protection douanière subsiste uniquement à l’égard des pays non membres de l’Union européenne.

Moyens financiers et suppléments en 2020

En 2020, les suppléments laitiers alloués par la Confédération sont restés inchangés : 15 ct./kg pour le lait transformé en fromage et 3 ct./kg pour la prime de non-ensilage. Le montant versé pour ces deux suppléments laitiers s’est élevé à 222,5 millions de francs.

Depuis 2019, la Confédération verse en un supplément de 4,5 ct./kg de lait à tous les producteurs de lait commercialisé. Ce supplément constitue une compensation pour la pression accrue sur le marché que les producteurs subissent dans le cadre de l’approvisionnement de l’industrie alimentaire suite à la suppression des contributions à l’exportation pour les produits agricoles transformés (« loi chocolatière »). Près de 150 millions de francs ont été dépensés au titre de ce supplément.

La gestion des données laitières et les moyens informatiques nécessaires à cet effet ont généré pour la Confédération des coûts de 2,7 millions de francs.

L’Office fédéral de l’agriculture (OFAG) a conclu une convention de prestations avec la société TSM Fiduciaire Sàrl (TSM), qui expirera fin 2021. TSM a pour mission de relever et de vérifier les données relatives à la production et la mise en valeur du lait. Les entreprises de transformation du lait doivent transmettre ces données à TSM chaque mois. TSM est responsable du respect de l’obligation de déclarer. Elle sanctionne les entreprises et exploitations qui y contreviennent. TSM prépare en outre le versement des suppléments laitiers sur la base des données reçues concernant la mise en valeur du lait. Deux fois par semaine, elle transmet ainsi à l’OFAG les informations nécessaires pour le versement aux transformateurs des suppléments destinés aux producteurs.

En vertu de l’ordonnance sur le soutien du prix du lait (OSL ; RS 916.350.2), les transformateurs sont tenus de reverser ces suppléments dans le délai d’un mois aux producteurs qui leur ont livré le lait pour la transformation en fromage. Ces suppléments doivent figurer séparément sur les décomptes d’achat de lait remis aux producteurs. De plus, les transformateurs doivent tenir leur comptabilité de telle sorte que les montants reçus et versés au titre des suppléments laitiers apparaissent clairement.

Au cours de l’année sous rapport, 38 transformateurs de lait ont reçu plus d’un million de francs au titre du supplément pour le lait transformé en fromage et du supplément de non-ensilage (total : 104 millions de francs). Cela correspond à 47 % de tous les bénéficiaires desdits suppléments. Quelque 2000 autres transformateurs de lait en reçu ensemble 118 millions de francs (53 %). Il apparaît qu’un petit nombre de grandes entreprises transformatrices recueillent la plus grande part des suppléments. 

Le secteur Révisions et inspections de l’OFAG procède à des contrôles auprès des transformateurs qui fournissent des données laitières et font valoir des suppléments laitiers, suivant une approche fondée sur une appréciation du risque. Au cours de l’année sous rapport, 184 entreprises ont été contrôlées et, pour 58 d’entre elles, la régularité des opérations a été contestée. La plupart de ces contestations ont donné lieu à un simple avertissement, lorsqu’il s’agit par exemple de petites erreurs de saisie ou de fautes relevées pour la première fois. Les suppléments reçus indûment sur la base de déclarations inexactes doivent néanmoins être restitués.

Interprofession du Lait

Se fondant sur l’art. 37 de la loi sur l’agriculture (LAgr ; RS 910.1), le Conseil fédéral a, le 15 novembre 2017, déclaré de force obligatoire générale pour les acheteurs et les vendeurs de lait cru les dispositions du contrat-type de l’IP Lait pour les achats au premier et au deuxième échelons ainsi que la segmentation pendant quatre ans (FF 2017 7283). Il faut donc conclure des contrats écrits d’une durée d’au moins un an pour toutes les opérations d’achat et de vente de lait cru pendant la période comprise entre le 1er janvier 2018 et le 31 décembre 2021. Les contrats doivent indiquer la répartition du lait dans les différents segments (A, B ou C) en fonction de leur utilisation. De même, les décomptes de paie du lait doivent indiquer les quantités et les prix par segment.
 

Segmentation du marché laitier par catégories de valorisation

Lait A Produits à haute valeur ajoutée bénéficiant d’une protection douanière ou
d’aides (supplément pour le lait transformé en fromage, compensation
du prix de la matière première).
Lait BProduits laitiers à valeur ajoutée restreinte, ne bénéficiant pas de protection
douanière ni d’aides, destinés au marché intérieur et à l’exportation.
Lait CProduits à faible valeur ajoutée destinés au marché mondial.


Les acheteurs de lait sont tenus de communiquer à leurs vendeurs les quantités et les prix valables le mois suivant d’ici au 20 du mois en cours. Cette nouvelle prescription fournit aux vendeurs de lait, et aussi notamment aux producteurs de lait, une base décisionnelle plus contraignante pour un éventuel ajustement des volumes de lait ou un changement du canal de distribution. En vertu des dispositions de la loi sur l’agriculture, le Conseil fédéral ne peut pas déclarer de force obligatoire générale les dispositions relatives à la fixation des prix et des quantités, laquelle doit en tout cas rester de la compétence des partenaires contractuels.

Les acteurs de la commercialisation et de la transformation du lait restent tenus de déclarer mensuellement à la société TSM les volumes de lait achetés et vendus dans chaque segment, mais aussi les produits laitiers fabriqués et exportés des segments B et C. En 2020, 81,9 % du lait acheté aux producteurs ont été écoulés dans le segment A (année précédente : 82,9 %) et 18,1 % dans le segment B (année précédente : 17,1 %). Il n’a pratiquement pas été écoulé de lait dans le segment C.

Au terme de chaque année, la TSM contrôle si les volumes achetés dans les segments B et C correspondent bien à ceux vendus dans ces mêmes segments, en se référant aux quantités de produits laitiers fabriqués et exportés. Les contrevenants encourent des sanctions prises par IP Lait pour tout écart supérieur à 5 % par an et par segment.

Hans Ulrich Leuenberger, OFAG, secteur Produits animaux et élevage, hansulrich.leuenberger@blw.admin.ch
Monika Meister, OFAG, secteur Produits animaux et élevage

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