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L’usage durable du sol, ressource limitée, dépend de l’existence de données fiables. En Suisse, ces données ne couvrent pas tout le territoire. Mais la Confédération a décidé de combler ces lacunes en créant en 2019 le Centre de compétences sur les sols, un bureau national de conseil et de services chargé de fournir une expertise technique et de coordonner les activités de cartographie de nos sols.

Ces dernières années, le public comme le monde de la politique ont pris conscience de l’importance de nos sols. Ils ont admis la nécessité de préserver les sols cultivés, dont dépend la production agricole, ainsi que l’urgence de protéger les sols, irremplaçables pour l’homme et la nature, espaces de vie et régulateurs du cycle de l’eau. En effet, les sols dégradés ne peuvent être réhabilités que moyennant d’énormes investissements techniques et financiers.

Peu d’informations sur la qualité des sols

Qui veut protéger efficacement le sol et l’employer d’une façon durable doit avoir des informations complètes sur sa structure, ses propriétés chimiques, physiques et biologiques ainsi que sur ses qualités et les usages auxquels il se prête. Ces informations de base sont relevées et intégrées à la cartographie des sols. En Suisse, elles ne couvrent, dans une qualité suffisante, qu’une petite partie du territoire.
 

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Missions du Centre de compétences sur les sols

Il s’agit maintenant de combler cette lacune, et le Centre de compétences sur les sols (CCSols), dont l’origine remonte à une motion acceptée par le Parlement en 2015, joue à cet égard un rôle de premier plan. Situé dans les locaux de la Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires (HAFL) à Zollikofen, le CCSols a commencé ses activités en 2019. Il accomplit les missions suivantes :

  • Jeter les bases de méthodes unifiées suivant lesquelles les caractéristiques des sols seront déterminées ;

  • Soutenir et coordonner les activités de cartographie des sols sur tout le territoire suisse ;

  • Donner à la Confédération, aux cantons et aux particuliers l’accès aux données relevées concernant les sols, et

  • Fournir aux pouvoirs publics les moyens et les données nécessaires à l’application de la législation dans le domaine de la protection des sols et de leur utilisation durable.

Le CCSols opère en partenariat avec plusieurs instituts de recherche suisses.

Activités en 2020

Pendant l’année sous revue, le CCSols a pu valoriser ses grandes compétences, en particulier dans les projets fédéraux suivants : la révision de la classification et de la cartographie des sols en Suisse ainsi que le programme national de recueil de données pédologiques, qui a permis de mettre à l’épreuve très rapidement et à un coût modique de nouvelles méthodes de cartographie.

Par exemple…

... pour planifier les travaux d’irrigation, que le changement climatique rend de plus en plus nécessaires. Or l’eau est une ressource à ménager et à employer judicieusement. Il est capital de connaître, outre le climat, la culture et la variété concernées, le type de sol, le sous-sol et la capacité du sol d’absorber l’eau pour déterminer les besoins en eau et planifier une irrigation efficace aux endroits où celle-ci se justifie.

... pour éviter d’éroder et de compacter les sols. Les sols sont lessivés par l’érosion, qui leur fait perdre de la terre fine et de l’humus. Il faut donc bien connaître la texture des sols, cultiver des espèces végétales adaptées et employer les techniques culturales appropriées pour réduire au minimum le risque d’érosion. De même, il est possible de calculer, sur la base de la teneur en argiles et en eau du sol, le risque de compactage par les machines agricoles.

... pour produire d’une façon adaptée aux conditions locales en ménageant les ressources naturelles. La cartographie des sols permet de créer des cartes personnalisées ou figurent les zones jouant le rôle de filtres ou les zones-tampon, ainsi que la capacité des sols d’absorber les éléments fertilisants ou d’autres caractéristiques. Ces informations, qui constituent la base d’une agriculture adaptée aux conditions locales, permettent par exemple d’optimiser la fumure et par conséquent de réduire la pollution des eaux par les fertilisants et autres les substances polluantes.

Irene Roth, OFAG, secteur Améliorations foncières
Michael Zimmermann, OFAG, secteur Systèmes agro-environnementaux et éléments fertilisants

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